Claude Aghion

 

Fin Mai 2002

 

Texte    15

 

Version 51

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 LE PREMIER COMMANDEMENT

 

 

 

 

 

 

 

 

Généralités

 

 

 

°  La Troisième Guerre Mondiale : Etats-Unis  Europe.

 

°  La cause est mal définie.

 

°  Ce sera à Noel (2002).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Histoire

 

 

 

1- Le décors :

 

Nous avons mis en place une éclaircie dans les nuages pour mieux examiner le théâtre des opérations.

 

 

 

2- Les acteurs :

 

Les deux armées sont là, en place, bien préparées, normalement. Fières, un peu tendues. Les enfants de la Nation. Le moral est au beau fixe, puisqu'on sait qu'on va gagner. La route vers l'avenir est dégagée. Les prophètes officiels ont annoncé un monde meilleur.

 

 

 

3- La stratégie de communication :

 

Mesures communes : sur chacun des 2 continents, il a bien été précisé qu'il ne s'agit pas de tuer. Enfin si, il s'agit de tuer, mais pas comme on fait d'habitude (pour un motif futile). D'ailleurs là pour cette guerre, c'est beau, c'est saint, et même c'est récompensé. Ce n'est pas le même tuer, ce n'est pas tuer, c'est repousser l'agresseur. Le criminel ce n'est pas moi, c'est lui, c'est lui, c'est vrai ! D'abord parce qu'il est étranger. Il est pas de la même famille, pas aussi humain que nous bien que ça y ressemble, il faut le tuer, définitivement. Et si on lui règle son compte, alors tout s'arrange sans problème, on peut continuer à vivre comme avant entre nous, dans la plus grande pureté originelle. Pour cette grande cause, je peux donner ma vie.

 

Aussi on a bien intégré que tuer, ou risquer sa vie, c'est donner la vie.

 

Il nous a paru intéressant que chacun des spectateurs privilégiés que nous sommes, soit en mesure de comparer les discours des 2 partenaires avec une traduction simultanée, pour comprendre en fin de compte que tuer ou se faire tuer, être étranger ou de la même famille, c'est la même chose.

 

 

 

4- Action :

 

Sur ces entrefaites, partant du principe que dans une guerre toutes les armes sont employées, chacun des deux responsables renversa une soupe complète (dite ABC pour atomique, bactériologique, cynique) sur l'ennemi. Il existait bien sûr des antidotes pour chacune des armes utilisées et lancées, et que l'on connaissait bien, mais malheureusement pas pour les armes reçues, subies, restées secrètes.

 

Les chefs étant les seuls survivants, toute critique de ce point particulier devenait superflue, la Terre fut enterrée dans la plus stricte intimité.

 

 

 

5- Conséquence :

 

La querelle étant devenue sans objet, les deux rescapés, présents aux obsèques de leurs peuples, admirent paisiblement qu'il y avait sans doute eu un malentendu regrettable, puisqu'au fond leurs points de vue étaient proches. Ils se trouvaient même sympathiques et se rapprochèrent en confiance, un peu comme deux membres d'une même famille éloignés un moment par les circonstances que l'on connait. Ils comprirent que cet épisode avait été plutôt profitable puisqu'il leur avait permis de mieux se comprendre et s'entendre.

 

Ils convinrent fort raisonnablement de faire la paix et ils se regardèrent.

 

 

 

 

 

 

 

Epilogue :

 

 

Ainsi les deux miraculés, Adam et Eve, les derniers et les premiers, se tenaient par la main, sous le soleil radieux qu'illuminait leur nouveau cimetière.

 

Le dernier arbre du monde, tendait ses bras au ciel, attendant un enfant. Gardiennes de la Crèche, toutes les étoiles sont accourues

 

... Et nous-même aussi bien sûr, chevauchant les astres, les saints et les diables.

 

L'Histoire est un éternel recommencement, la guerre c'est la vie.

 

 

 

 

 

 

 

Commentaire des spectateurs

 

 

Les voyageurs du temps que nous sommes devenus, les compagnons de l'Eternel, sommes blasés et réjouis.

 

Blasés, car nous voyons bien que notre époque est à tout autre pareille (seules les armes changent, les guerres sont les mêmes). Réjouis, car l'innocence et la paix sont comme des vagues qui nous élèvent, nous raniment et nous donnent sens.

 

Cependant quel gachis, ce besoin que la vie ne puisse naître que de la mort, et la candeur que du calcul et de la perversité. Au fond le sacré est porté par le malin.

 

Le premier commandement ne peut être entendu qu'après une catastrophe. Qu'est-ce qu'ils sont compliqués, les humains !

 

 

 

 

... Quant à nous, nous nous préparons nous aussi à la guerre. La 3333333e je crois (contre Dieu). Allez, on vous quitte !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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